La curieuse histoire du presbytère de Loisey

 

Assis à sa table, au presbytère, Jean Lemoine, curé de Loisey, prépare l'homélie qui précèdera le serment constitutionnel qu'il prononcera demain 28 février 1791, devant les autorités et la foule de ses paroissiens.
Il écrit : << L'exemple, aussi la bonne foi, l'union, la paix qui ont régné dans cette paroisse ont été les heureux résultats de fréquentes exhortations.
Je regarde cet avantage comme un bienfait particulier de Dieu, dont je ne cesserai de lui rendre hommage et de lui demander la continuation pour nous et pour tout le royaume. >>


Son souhait sera-t-il exaucé ? ... la suite nous le dira...

 

Le presbytère vu du jardin. (Photo B. Thomas)

 

 

Un petit tour dans le LOISEY du passé.

Pour me situer à la fin du XVIIIe siècle, je recule la pendule !
Et depuis la cour du presbytère, je jette un rapide coup d’œil sur le village. Au-delà du mur je trouve la rue Entre deux Ponts, puis le ruisseau, puis la Grande Rue (1). A ma droite, vers le nord, la très belle maison de l’ex-receveur des Fermes Royales, précédée d’une petite cour : elle porte le numéro 83. Juste en face de moi, c’est le numéro 77 : ici habite Pierre Varin, notable, ex-maire royal, gros négociant en vins et eaux de vie. Sa maison cache l’étroit cimetière, mais, derrière, la masse de l’église s’impose.
A ma gauche, la Grande Rue est coupée par un chemin allant d’une part vers Salmagne, et, à l’opposé et passant au pied de l’église, un autre chemin qui se dirige vers les bois des Canaux. Ce croisement forme une place que l’on nommera, en 1793, place de l’Egalité... un nom qui a disparu.
A l’angle de la Grande Rue et du chemin de Salmagne, s’élève la bâtisse abritant pressoirs et constructions annexes. En 2014, ne subsiste là que l’une des distilleries : c’est la maison portant le 74 Grande Rue. Je descends la Grande Rue. A droite, à l’emplacement des maisons portant les numéros 75, 73, 71, 69 et 2 Impasse du Château, s’étale la propriété des du CHÂTELET (cour, bâtiments, jardins). Le majestueux château est dans la cour en retrait de la rue. A ma gauche le numéro 68 est la propriété de Monsieur de LONGEVILLE (juste en face du château)... Elle en a épousé le style.
Je n’ai cité que les principales constructions, élevées, comme la cure, dans les années 1740 / 1760. Autour de ces bâtisses importantes les maisons des vignerons, laboureurs et artisans de vingt sortes se serrent les unes contre les autres. Les rues, plus étroites que maintenant, étaient bordées d’usoirs encombrés...
Reste à imaginer la vie dans ce village de 700 habitants, sous l'Ancien Régime...


Est-ce Henri MATHIEU qui a eu le privilège d'occuper le premier cette Cure toute neuve ? Il a été curé de Loisey jusqu'en 1743. On peut être assuré que le cérémonial suivant lui a été réservé :
Le nouvel arrivant recevait, solennellement, les pouvoirs spirituels et temporels de curé de la paroisse des mains du représentant de l'évêque, devant la porte de l'église, en présence des autorités du bailliage, de la paroisse et, bien sûr, du concours du peuple assemblé là pour cette occasion rare (on connaît le détail de cette cérémonie).
Puis, quittant l'église, les mêmes autorités se rendaient au presbytère et conféraient au curé sa "prise de possession" . Avec la clé qu'il venait de recevoir, "le curé ouvrait la porte, allait à la cuisine, allumait le feu dans l'âtre puis visitait les pièces. Se rendant ensuite au jardin il "ouvrait" la terre et arrachait les herbes"... C'était une succession de gestes symboliques signifiant droits et devoirs du desservant dans son presbytère.

 

 

 

 

 


La (grande) rue Entre-deux-ponts au début du XXème siècle.

 

 

La maison de l'ex-receveur des Fermes Royales.

 

Confusion et désordre.

C'est le 6 mai 1794 que l'on décrit, pour la première fois, le presbytère de Loisey :
"Situé place de l'Egalité, le presbytère est composé d'une cuisine, d'une petite salle à manger, d'une chambre à côté. Il y a "colidor" au milieu, chambre à four et deux autres chambres prenant jour sur le jardin. Une cour au-devant est entourée de murs ; elle est propre à y mettre du bois... encore grange et deux caves. Le jardin, derrière, a 25 verges ; le verger 50 verges avec plusieurs pieds d'arbres"... Plus tard on ajoute : « il y a aussi fouleries et fouloirs »
Le 6 mai 1794, le presbytère est vide car il a été "nationalisé" par la Révolution au même titre que les autres biens d'Eglise. Une loi de 1790 avait, quant à elle, promulgué la constitution civile du Clergé.
Les deux occupants de la cure, à l'époque, sont Jean LEMOINE, curé, et Nicolas BOHAIN premier vicaire.
Le 28 février 1791, ils prêtent le serment constitutionnel. Mais les termes n'étant pas conformes à la loi, le serment nest pas accepté. Jean-Baptiste CASTEL, deuxième vicaire chargé de GERY, prête, lui, le serment dans les formes imposées. Je ne sais pas ce que devient BOHAIN, mais CASTEL est élu curé de Loisey le 3 avril 1791, et remplace LEMOINE au presbytère.


Au cours de ces trois années (de 1791 à 1794), il y a des chamboulements énormes : Loisey devient chef-lieu de canton (11 villages - 6000 habitants) sans administration particulière.
En 1792, il y a la levée des volontaires, nombreux ici aussi... car c'est la guerre à l'extérieur, le bouillonnement à l'intérieur. On cherche les responsables : aristocrates, nobles, prêtres. Une loi donne 15 jours aux prêtres pour faire le choix suivant : quitter le territoire national ou être déportés. La menace n'est pas appliquée tout de suite, mais Jean LEMOINE émigre en Suisse.
Resté à la Cure, Jean-Baptiste CASTEL n'a pas le pouvoir de dissuasion suffisant pour empêcher la vague de dénonciations envoyant 76 « mauvais citoyens » de Loisey devant un tribunal populaire siégeant dans l'église : 15 d'entre eux iront en prison.
Comme dans les autres villages, l'église est "vidée" de tous les objets de culte qu'elle possède.
Le 13 février 1794, on soupçonne CASTEL d'en avoir distrait quelques-uns un peu plus tôt... Les aurait-il cachés au presbytère ?...
Jean-Baptiste CASTEL fait un court séjour en prison, mais il évite la déportation qui touche 121 prêtres meusiens : La loi de 1792 est appliquée à la fin 1793.
Le premier convoi de déportés quitte Bar sur Ornin le 9 avril 1794, à destination de Rochefort, en vue d'un exil en Guyane qui n'aura pas lieu. Dans ce convoi on trouve Jean VAST, un prêtre natif de Culey, 30 ans. Il fera partie de la trentaine de rescapés qui retrouveront leur Meuse en février 1795... Retenez son nom... Car j'en reparlerai !


L'exercice du Culte étant hors la loi, on comble ce vide par des fêtes à l'Etre Suprême, dont la première description date, à Loisey, du 8 juin 1794 :
Un char est tiré par quatre chevaux supportant une statue de la Régénération. Il est accompagné de jeunes filles qui chantent des airs républicains. Il se rend au Temple de l'Etre Suprême décoré à cette occasion, avec également les maisons sur le parcours de la procession...
C'est l'occasion d'interroger le sort des maisons déjà citées : au 83 de la Grande Rue, le Fermier Royal a émigré après avoir divorcé (ce qui protège sa femme contre l'expulsion). Au numéro 77, Pierre VARIN est emprisonné pour fanatisme (2). Les propriétaires du château (le duc et la duchesse du CHÂTELET) ont été guillotinés à Paris. Au numéro 68 de la Grande rue, la famille de LONGEVILLE, qui a perdu sa particule, est dispersée.
C’est probablement la municipalité de Loisey qui a organisé, sur ordre, ces festivités. Elle a rendu compte... mais elle n’a toujours pas de local pour se réunir. Le presbytère ferait bien l’affaire... Elle en a demandé la disposition en mai 1794 : on lui a opposé un refus.


La formation du Directoire, à Paris, en août 1795, change la donne à Loisey :
L’Etat met en place une nouvelle administration : les cantons (jusqu’ici simples découpes territoriales) se voient attribuer, par délégation, des pouvoirs relevant de la préfecture (3).
En même temps, on coiffe cette administration d’une sorte de conseil composé de l’agent municipal (le maire) et de l’adjoint de chaque commune.
Pour notre canton de Loisey (qui comprend 11 villages), l’« administration municipale » (c’est son nom) aura besoin de secrétaires, de bureaux, et d’une salle de réunion pouvant convenir pour au moins 24 personnes (4). Le château, avec sa quarantaine de pièces, est en cours de démolition. Quel local trouver ?
Le presbytère est libre. Donc on va y aménager des bureaux, une salle de réunion et un appartement pour le conservateur ou gardien... Peut être a-t-on esquissé un plan d’aménagement ? Je ne l’ai pas retrouvé.
Ce n’est plus un presbytère, mais un siège administratif qui n’a pas de nom propre... Pas de nom, mais une vie très dense !


Les bouleversements décrits se poursuivent maintenant par le canal de cette administration. Ils touchent la vie quotidienne ! Un exemple : c’est le canton qui lance l’emprunt forcé portant sur le quart des personnes les plus imposées : on veut faire rendre gorge aux enrichis de la Révolution. L’administration municipale reçoit l’ordre de dresser la liste des imposables et des sommes à prélever. On lui donne un barème et elle a 4 jours pour s’exécuter... Qu’elle emploie qui elle veut pour enquêter et établir les états ! On peut imaginer la chose !
Il y a 20 réclamations pour Loisey, 36 pour Culey, etc... Le président du Conseil cantonal, en envoyant les listes, établit un rapport dont voici les grandes lignes : « L’esprit public est contraire au gouvernement et le manifeste souvent. Les agents du régime de Robespierre, restés en place, sont trop durs. La loi du maximum est mal supportée. Les églises ont été spoliées sans discernement. Personnes et biens ne sont plus respectés. La Garde Nationale sédentaire est inefficace. Il faudrait des gendarmes au chef-lieu du canton ».


J’ai évoqué sommairement le démarrage de l’administration sise au presbytère. Pendant quatre ans la cure sera vue et perçue comme la maison d’où sortent : les ordres contraignants, les percepteurs et gendarmes appelés en renfort.
D’autres aspects en émanent. Mais voyons d’abord qui y réside, qui y travaille.
Dès le début, le conseil d’administration a décidé que le secrétaire principal habiterait le presbytère pour en assurer la bonne garde. Qui est-ce ? C’est Jean GAILLET, 30 ans, secrétaire du notaire depuis un an (5). Avec sa femme, il habite la cure et jouit officiellement de son usufruit : jardin et parc. Deux secrétaires, au moins, y travaillent quotidiennement (6). Dans les "semi-permanents" on peut citer : François MOREL (7), président du "Conseil du canton" ; Nicolas PIERSON, responsable de la Garde Nationale, sédentaire du canton; et enfin un ou deux piétons (8).


Le Directoire, en même temps qu’il impulse une nouvelle administration, reprend le combat anti-religieux un peu relâché. Il emploie deux moyens : il fait rechercher les prêtres soupçonnés d’opposition au régime : les lois en place permettent une répression sévère. Et en second lieu, il demande qu’on accorde une solennité plus marquée, voire "religieuse", aux manifestations républicaines à organiser par les autorités en place.
Dans le Canton de Loisey, c'est le "secrétaire général" qui organise les cérémonies républicaines, tant au Temple de la Raison que sur la place de l'Egalité... Il sait y faire, car il a organisé de belles cérémonies à Varennes lorsqu'il y était curé. A Loisey, il se plaindra de manquer des moyens nécessaires à une pompe plus marquée ! Voici, sommairement, le déroulement d'une cérémonie :
Réunies au presbytère, les autorités du canton forment un cortège (hélas, trop court ! ) qui les amène devant le Temple de la Raison. En tête, le tambour bat son plein. Suivent : le porte-enseigne de la Garde Nationale, les officiers, les gardes "sous les armes", puis le président du canton, les agents et adjoints des villages, le juge de paix, les maîtres d'école et tous ceux qui ont une responsabilité. On voit un peu de chamarrure sur de pauvres habits !
Sur la place, par exemple, on célèbre la "Juste Punition du Roi" (qui est fête obligatoire)... d'autres fois, on évoque la fête de la jeunesse, de l'agriculture ou autre. Le plus souvent, le cortège entre au Temple pour cette célébration. A certaines fêtes imposées, les "officiels" sont tenus de signer sur un registre tenu par le "secrétaire général". C'est là que je les ai retrouvés... et parmi ces signatures j'ai découvert, une fois, la signature de Clotilde GAILLET, épouse du secrétaire général, en qualité d'institutrice. Voilà donc pour les festivités.


La répression, elle, se fait par écrit, depuis les bureaux du presbytère... Pour avoir un aperçu de la situation religieuse en 1795, faisons un bref retour en arrière :
Le calendrier républicain supprimant toutes les cérémonies religieuses est appliqué ici. Le clergé a été combattu, dispersé. On évalue à 200 le nombre de prêtres meusiens émigrés, et plus de 80 sont morts sur les pontons de Rochefort.
Les autres ont tous prêté serment, trouvé un emploi, se sont mariés, perçoivent une modeste pension. Aux quelques réfractaires irréductibles cachés, s’ajoutent de rares rescapés de la déportation : ils exercent en cachette... Mais tous ceux qui ont porté l’habit d’ecclésiastique, même en règle, même mariés, sont surveillés... La suspicion règne. Jean GAILLET, secrétaire général du canton, ex-prêtre marié le sait bien... On peut trouver là une explication, au moins partielle, de son zèle.


En place depuis moins d’un mois au presbytère, l’administration cantonale se plaint, dès le 16 décembre 1795, de l’activité contre-révolutionnaire, dans le canton, d’un prêtre nommé Jean VAST (9). Cette plainte est reprise le 22 février 1796 par le commissaire du canton MONGIN (10) qui ajoute d’autres noms. Et le 5 avril 1796, un mandat d’arrêt est lancé contre Jean VAST, Christophe MICHEL (11), et Nicolas PETIT (12).
L’arrestation de Christophe MICHEL est un très modeste succès pour l’administration cantonale. "Il n’avait plus les moyens de nuire, mais il ne manquait pas de la volonté de le faire" avait écrit MONGIN...
Le mandat de Nicolas PETIT est annulé... On le remettra au goût du jour trois ans plus tard...
Jean VAST lui, en continuant à exercer clandestinement à Salmagne et dans les environs, reste un dangereux ennemi de la République : c’est un martyr de la déportation. En outre, il pousse l’audace jusqu’à venir célébrer un mariage dans une maison de Loisey le 8 octobre 1796, accompagné de sept ou huit personnes. Pour venir de Salmagne à Loisey, il est très certainement passé sous les fenêtres du presbytère... Peut-être a-t-il éprouvé-là un certain plaisir ?...

 


(1) : J'emploie les noms du XXIème siècle.

(2) : Il a quatre fils : l’un qui tient négoce en Belgique est classé « émigré » ; le second, prêtre, a émigré ; les deux autres sont "volontaires" aux Armées de la République. Seule, sa femme, est à la maison.

(3) : Préfecture : j’emploie ce terme par simplification. Il n’est pas encore de mise.

(4) : En fait, pendant quatre ans, la majorité des maires et adjoints refusera de siéger. C’est le cas pour Loisey. Quand on trouve 10 ou 12 signatures au bas d’un acte, c’est beaucoup !

(5) : Jean-Baptiste GAILLET était curé constitutionnel de Varennes-en-Argonne lors de l’arrestation du roi Louis XVI. Il s'est marié avec Clothilde PONSIN, sœur d’un des principaux acteurs de l’arrestation du roi. Les nouvelles lois ont chassé le couple de Varennes qui est venu s’installer à Loisey où Clothilde a de la parenté. Dorénavant GAILLET n’utilisera plus que son premier prénom : Jean.


(6) : Dont Claude VIGNERELLE, ex-bénédictin de Ligny. Il a été un des artisans de la destruction des tombes de la famille de Luxembourg au cimetière de Ligny.


(7) : François MOREL : ancien chirurgien-juré et homme de confiance du châtelain, notaire pour plusieurs villages. Pendant un temps, membre du comité Révolutionnaire de Bar. Jean GAILLET sera, pour lui, une bonne plume !


(8) : Les piétons assurent le transport du courrier entre l’administration de Loisey, Bar sur Ornin, et les villages du canton.

(9) : Jean VAST, vicaire à Laimont en 1790 a prêté le serment constitutionnel, et s’est rétracté. Il s'est caché à Nancy.
Il a ensuite été dénoncé, incarcéré à Bar, puis déporté à Rochefort en 1794.
Rescapé, il rentre à Culey en mars 1795, et reprend timidement le culte.
La loi se durcit, il redevient clandestin. Il se cache alors à Velaines et à Salmagne où il exerce en cachette.


(10) : MONGIN Louis-François : ancien curé de Maisoncelles (Haute-Marne). Il démissionne en 1796.


(11) : MICHEL Christophe : ex-frère convers cordelier, 80 ans. Il se croit protégé par son grand âge. Après une incarcération à Nancy, il se réfugie chez son neveu MAUJEAN à Salmagne. Il décèdera à Bar en 1799 (Il était probablement en prison).


(12) : PETIT Nicolas : curé de Resson. Il a prêté tous les serments. Incarcéré à Bar en 1799, il échappe de justesse à la déportation à cause de son état de santé.

 

 

 


Le presbytère occupait cet emplacement, à l'angle de la petite rue Entre-deux-ponts et de la route de Salmagne.

 

 

 

 

La place centrale du village,
appelée en 1793 "place de l'Egalité".

A gauche, une ancienne distillerie. A droite, la "maison Varin". Au fond, la Grande Rue qui descend vers le bas du village.

 

 

 

 

Le registre du "secrétaire général" Jean-Baptiste Gaillet,
ex-curé de Varennes-en-Argonne, qui fit appliquer d'une
main de fer la loi révolutionnaire dans le village de Loisey.

 

 

 

 

Pierre-François Gossin était député du Tiers état de Bar-le-Duc quand débuta la Révolution. Il participa ensuite activement à Paris à la commission chargée de la création des départements français. Il fut désigné en 1791 "procureur-syndic" de la Meuse (ancêtres des préfets). En 1794, il fut injustement accusé par la Convention de collusion avec l'ennemi qui se trouvait alors à Verdun. Jugé par le tribunal révolutionnaire, il sera condamné, et guillotiné le 4 thermidor an II (22 juillet 1794).

 

 

 

 

Un ponton de Rochefort était un navire désaffecté amarré à quai. Ils servirent de prisons flottantes où furent envoyés les prêtres réfractaires à la Révolution. La mortalité des prisonniers y fut effrayante.

 

 

 

 

 

 

 

La révolte.

Tôt, le 22 novembre 1796 (2 Frimaire an V), maître MOREL, notaire et président du canton, se rend à Salmagne pour "affaires" à traiter chez Madame RAPSECOURT (au château du village).
Il doit y rédiger un contrat de vente avant de s’en retourner à Loisey.
A son arrivée chez sa cliente, quelques personnes venaient juste de s'échapper du château. Elles venaient aussi d’assister à une messe dite dans la cuisine par Jean VAST, vicaire en fuite.
Peu après le départ du notaire, l’agent municipal de Salmagne fait encercler la maison par une foule d’hommes. On perquisitionne, on fouille et on découvre Jean VAST caché dans une armoire.
Un groupe de six ou huit hommes, dont certains en armes, conduit alors le suspect au presbytère de Loisey. L’arrivée est bruyante, les voisins s’informent, et la nouvelle de l'arrestation file comme une traînée de poudre.
Le notaire-président arrive, revêtu de son écharpe d’autorité, suivi de Nicolas PIERSON, commandant de la Garde et de BERTIN le porte-enseigne.
Voici donc le prisonnier confronté aux autorités et au secrétaire général Jean GAILLET résidant sur place...
Madame GAILLET (enceinte de 8 mois), se cache sans doute quelque part.
Les deux prêtres se défient... dans un presbytère... Et l’un a le pouvoir d’envoyer l’autre à la mort... Que se disent-ils ? Par la suite, ni l’un, ni l’autre ne l’a relaté... dommage... mais ils n’ont pas le temps de philosopher car, dans le village, la tension monte.
Rassemblés par la rumeur et un tambour qui bat, les villageois s’agglutinent autour du presbytère. Maître MOREL, dont on a voulu arracher l’écharpe, a calmé la foule pendant quelques instants.
Puis des cris s’élèvent réclamant la libération du curé, "leur Jésus-Christ, leur Ressuscité" (rappel de la déportation toute récente).
Et aux cris succèdent les menaces. Les hommes s’arment de bâtons, de haches. Des déserteurs (13) dont l’un armé d’un sabre, s’en mêlent. Les femmes sont les plus nombreuses et les plus enragées. Certaines se déguisent.
Aux menaces succèdent les projectiles : on arrache les tuiles garnissant les murets, puis les pierres. On les lance dans les fenêtres, dans les pièces ! Puis on s’attaque aux portes.
Dans le jardin, Dominique TOUSSAINT et son fils Pierre concentrent leurs forces pour faire sauter la porte avec des leviers.
Et les assauts tantôt s’apaisent, tantôt redoublent.
D’où partent soudain des coups de feu ? On ne le sait pas... mais au pied de la côte de Salmagne, le fils du pâtre, âgé de 9 ans, reçoit une balle dans le bas-ventre, et son chien est tué.
Maître MOREL (qui est aussi chirurgien) sort et soigne le garçon.
Dans les hurlements, il y a les imprécations :
La Cécile TOUSSAINT ( femme de Pierre COLLOT ) résume l’état d’esprit général. Elle hurle « Il faut brûler cette sacrée cassine ! » ( De nos jours, elle aurait crié : Il faut brûler ce sacré bordel ! ).
Les autorités de Bar ont été alertées. Et un peloton de 25 dragons à cheval arrive au trot, avec son potentiel de ruades et de coups de sabre. Dans le même temps, le prisonnier est autorisé à monter sur le toit. Il exhorte ses partisans au calme : Il se rend !
Le crépuscule tombe rapidement à Loisey en cette saison, et la centaine d’émeutiers se disperse. Le drame est évité...
Mais dans quel état se trouve le presbytère après cette échauffourée : Il ne reste plus beaucoup de vitres ni de fenêtres, tout est saccagé ! La cour, malmenée, contiendra difficilement chevaux et cavaliers.
Sur une table, au milieu des gravats, Jean GAILLET rédige aussitôt un rapport dans lequel il dénonce nommément neuf hommes et treize femmes... Probablement des meneurs reconnus. Dans les huit signatures figurant au bas du rapport on trouve celle de l’agent de Salmagne et celle du commissaire provisoire Claude VIARD (14).
En face, au 77 de la Grande Rue, Pierre VARIN, sorti de prison depuis peu, verra briller les chandelles de l’administration jusqu’à deux heures du matin.
Jean GAILLET, au presbytère, devra aussi fournir le fourrage pour les 25 chevaux qui restent là deux jours...
Sa femme a passé, ici, des heures bien pénibles... Mais heureusement, elle était bien protégée.


Le 25 novembre le "secrétaire général" rédige un nouveau rapport à la louange des défenseurs de l’administration.
Il loue les braves citoyens de Salmagne, et, plus encore, Nicolas PIERSON, commandant de la Garde Nationale, pour leurs actions héroïques.
Je pense que le conseil d’administration a été convoqué à cet effet. On devrait donc trouver plus de vingt signatures sur le rapport; il n’y en a que neuf (15)... La gravité des faits n’a pas réveillé l’inertie des responsables...
Les dragons sont relevés par un détachement de dix hommes de la 88ème compagnie de vétérans (16) stationnée à Bar. Ils resteront près de trois mois à Loisey... logés où ? Sans doute dans, ou à côté du local de l’administration, point sensible de la localité.


Le 15 décembre, Clotilde GAILLET, épouse du secrétaire général, donne naissance à une fille nommée Frankline.
La jeune mère habitait le presbytère avec son mari. Je présume que Frankline est née là...
Frankline ? Drôle de prénom ? Pas tant que cela !... C’est la féminisation de Franklin, surnom révolutionnaire de Nicolas PIERSON, le farouche défenseur trois semaines plus tôt de la famille GAILLET...
Sur le berceau de l’enfant, se sont peut être penchées les trognes burinées des vétérans-gardiens !


Un an après sa mise en place l’administration cantonale est donc violemment contestée par la population. Le presbytère (son lieu d’exercice) en fait les frais.
Cette administration va poursuivre son travail pendant trois ans encore. Je ne relèverai que les points les plus importants de son activité.
Voyons les hommes, d’abord. Il y a des changements à la tête. Maître MOREL quitte la présidence et devient commissaire provisoire en remplacement de VIARD qui démissionne. Nicolas PIERSON (Franklin) est promu président. Jean GAILLET garde son emploi... et le logement au presbytère qu’il faut remettre sommairement en état.


Le travail ensuite : les impôts levés pour "payer la casse" amènent une nouvelle manifestation, mais cette fois, devant la maison de l’Agent Municipal ! L’administration répercute les instructions venues de Bar : mise en place des nouvelles mesures métriques ; payer les fonctionnaires malgré la dévaluation hémorragique des assignats. Il faut surtout coordonner une sorte de remembrement (17). La vente des biens nationaux avait amené à des achats, cessions, partages, innombrables. Pour lever l’impôt, il fallait s’y retrouver...
Au presbytère, le défilé des mécontents a dû être important. Jean GAILLET est cité comme percepteur cantonal dans les années 1796-1799, sans doute en complément de sa charge, mais je ne connais pas son rôle.
Ce "remembrement" le touche sans doute beaucoup car il a acquis, dans le canton, une grande quantité de parcelles provenant des biens nationaux.
Les fêtes républicaines quant à elles, seront célébrées jusqu’à la dissolution du canton.


Sur le plan religieux, il y a une sorte de tolérance - avec certains soubresauts -
Mais au printemps 1797, dans 62 cantons meusiens (sur 79), les églises sont ouvertes aussi au culte... Pas à Loisey ! Ici la chasse aux prêtres reste au programme. Ainsi, Nicolas PETIT, curé de Resson, plusieurs fois inquiété, sera emprisonné. Son mauvais état de santé lui évitera la déportation prévue en novembre 1799.
Jean VAST, arrêté au presbytère en novembre 1796, et évadé lors de son transfert pour la déportation le mois suivant, serait revenu dans la région... On ne sait pas où il se cache. Il reste le poil à gratter de l’administration cantonale.
Jean GAILLET critique très vivement les autorités de Bar pour leur mollesse dans leurs investigations. On ordonne encore des perquisitions à Salmagne, chez Madame RAPSECOURT en 1799... sans résultat !
Avec BONAPARTE, une nouvelle constitution naît en décembre 1799. Elle réorganise le territoire. Le canton de Loisey est dissous. Son administration fait un inventaire des 97 registres, liasses, documents divers, qu’elle dépose à Bar sur 0rnin... On voit qu'elle avait beaucoup écrit !


Des scellés sont ensuite posés sur le presbytère en mai 1800. La commune demande que le local soit laissé à sa disposition... Mais dans quel état est-il ? En 1803, on écrit que les réparations à réaliser, tant à l’église qu’au presbytère, seront à faire le plus économiquement possible "sans passer par un homme de l’art, et en vendant de la futaie".
En 1805, on n’a pas beaucoup bougé, mais on est plus précis dans la description du presbytère : « le mur qui donne sur le chemin de Salmagne est séparé en deux en son milieu. Il tombe en ruine. Il faut raser le mur de façade à 30 centimètres du sol. Il y a 119 m2 à reconstruire. Le mur du jardin est à reconstruire sur une longueur de 39 mètres et 2 mètres de hauteur ».
On ne parle pas de l’intérieur... Était-il habitable... et habité ?

 


(13) : En août 1796, il y a 38 déserteurs dans le canton dont 13 à Loisey.

(14) : Claude VIARD, ex-prêtre, professeur à Ligny, marié. Il est agent de Guerpont, et a remplacé MONGIN.

(15) : Dont celle de Stanislas JACQUEMIN, adjoint à Salmagne.

(16) : Vétérans : à l'époque "vieux soldats" (souvent de l’Ancien Régime) que l'on ne peut plus envoyer au combat. Volontaires pour quelques sous, ils assurent un service de complément.

(17) : Il s'agit de répartir les charges : il faut savoir qui possède quoi. Chacun devra, sur le terrain, matérialiser par des piquets les limites de sa propriété. L’administration supervise et indique la qualité du terrain (Le cadastre ne sera établi qu'en 1839).


 

Exemplaire d'un "catéchisme républicain" distribué dans le Barrois pendant la Révolution (Document médiathèque de Bar-le-Duc pour Mr. B. Thomas)

 

 

 

 

Jardin du presbytère de Loisey :
Le mur le long de la route de Salmagne. (Photo B. Thomas)

 

 

 

 

La route de Salmagne au début du XXème siècle.

On distingue sur la façade côté jardin du presbytère
que l'on aperçoit à droite, des colombages
qui n'existent plus de nos jours

 

 

 

 

 

 

 

 

Retour au calme.

Les tumultes passés nous ont fait oublier que la destination d'un presbytère est de loger le curé du village. Pendant les "évènements" un ex-curé avait habité là ; et de nombreux confrères y étaient passés. Que devient ce "locataire de l'administration" ? Suivons- le...
Vous le savez, au 83 de la Grande Rue s'élevait (et s'élève encore) la maison la plus bourgeoise du village. Elle appartenait au Receveur des Fermes Royales, émigré. La Révolution l'a vendue à Nicolas PIERSON (18)... devenu Conseiller Général. Ce dernier la cède à son ami Jean GAILLET en 1801...
Et voici nos trois compères révolutionnaires : Maître MOREL, (le notaire), le vendeur, et l'acquéreur qui signent le contrat sur lequel on précise "Prix de la maison : 6 000 livres Tournois, payable en monnaie d'or ou métallique à l'exclusion de toute autre"... L'esprit révolutionnaire s'efface lorsqu'on traite des affaires ! Pour la famille GAILLET, cette maison est certainement plus logeable que le presbytère, fort malmené... Quel curé pourra de nouveau y résider ?

Après plus de huit ans d'exil, Jean LEMOINE, le dernier curé de Loisey, rentre dans sa paroisse en décembre 1801. Où demeure-t-il ? Peut-être chez les VARIN au 77 Grande Rue dont un fils, Rémy, prêtre émigré, de retour lui aussi, va l'épauler dans son ministère pendant quelques mois. Mais je suis persuadé que cest Louis BAUDOT nommé curé de Loisey en 1803 qui, le premier, habitera au presbytère... Quand ? Je n'ai pas trouvé la date !

... GAILLET - LEMOINE - BAUDOT... Voici une anecdote -hors presbytère- qui est hors sujet... Ne pas la raconter serait péché :
... La petite Frankline GAILLET peut maintenant jouer en paix dans la cour du 83 Grande Rue. Elle a une sœur, Marie-Clotilde qui naît le 29 janvier 1803 (9 Pluviose an XI). Les parents décident de faire baptiser leurs deux rejetons. Jean LEMOINE pourrait le faire, mais j'imagine que les relations entre le curé qui avait pris possession du presbytère 25 ans plus tôt (avec le cérémonial que l'on sait) et le "squatteur" responsable de son état actuel n'étaient pas des meilleures... Autant attendre !
Louis BAUDOT est donc nommé curé de Loisey le 22 mars 1803... Avant la Révolution, il était curé de Savonnières en Perthois, pays natal de Jean-Baptiste GAILLET : C'est donc Louis BAUDOT qui baptise le 28 mai 1803 (8 Prairial an XI). La lecture des deux actes de baptême est instructive. Il y a des ratures dans les prénoms des filles. C'est bien compliqué pour l'aînée qui est baptisée "Jeanne-Victoire" alors que pour l'état civil elle se prénomme Frankline... (ce qui n'est pas très chrétien) ... Donc le prénom Frankline est biffé. Le sel de l'affaire se découvre quand on connaît bien l'écriture de Jean GAILLET... C'est lui qui rédige les deux actes ! Que pensait-il en écrivant les termes religieux qu'il avait utilisés lorsqu'il était curé de Varennes, et tellement combattus lorsqu'il organisait - hier- la chasse aux prêtres depuis le presbytère... Je n'ai pas la réponse !

Avec Louis BAUDOT le presbytère retrouve, petit à petit, une vie normale. Il appartient à la commune qui l’entretiendra.
Je n’évoquerai pas les événements qui, depuis le début du XIXe siècle, ont agrémenté - ou affligé - le village. Le curé les a partagés avec ses ouailles au fil des ans. Il prend une place importante qu’il partage avec les trois autorités du village : le maire dans sa mairie, le (ou les) instituteur[s) dans leur école, et le curé dans son presbytère. L’église sera, pendant un siècle et demi encore, le lieu où le plus grand nombre d’habitants se réunira.

Au presbytère, la gouvernante répond à la sonnette et "filtre" les visiteurs... On imagine monsieur le curé lisant son bréviaire dans les allées du jardin ou y faisant le catéchisme.
Plus tard, il projettera des films ou animera un groupe dans une pièce du presbytère... Les souvenirs transmis se mêlent parfois aux rêveries pour faire une image d’Epinal...

De la fenêtre de son presbytère, René LAMPSON, curé en 1825, verra s’élever la tour de l’église. C’est Jean-Baptiste VARIN (enfant du 77 Grande Rue) présentement maire de Loisey (et banquier à Bar-le-Duc) qui est l’initiateur de cette puissante construction. Il résume ainsi sa motivation : "Pour que le son des cloches soit entendu aux extrémités du village... et pour que le sanctuaire de la divinité impose le respect au dehors"... etc...
Le curé du village est ainsi satisfait.
Jean GAILLET, qui habite à 50 mètres, n’a pas besoin de connaître les attendus de la construction... A longueur de journée les cloches lui rappellent un passé... assez original !

Quelle mouche pique donc la municipalité de Loisey en 1847 ?
Souhaitant construire une mairie-école, elle envisage son implantation devant la cour du presbytère, au-dessus du ruisseau, et face au n° 77 Grande Rue !
Mais le projet est rejeté, et par l’évêque, et par le préfet !
Philippe DAUSSURE, le curé de l’époque, n’aura pas la vue bouchée... Et plus tard, le vrai bâtiment "Mairie" sera construit là où il est actuellement.
Pierre ROUYER, curé pendant 20 ans, enrichira le mobilier de l’église et fera beaucoup de bien dans sa paroisse.
Par contre il a quelques petits ennuis avec la municipalité : Il fait planter des arbres fruitiers entre le jardin du presbytère et le chemin de Salmagne, puis fait poser une clôture. Le préfet fait supprimer le tout. Plus tard, on lui refuse l’autorisation de couper cinq sapins se trouvant dans le jardin.
Pierre ROUYER sera le premier prêtre enterré dans le tout nouveau cimetière en 1894. On lui attribue la place d’honneur au pied de la grande croix.
Quelques années avant son décès, dans la rue proche du presbytère, il avait lâché, en public, des mots assez durs contre la municipalité... La controverse "séparation Eglise-Etat" commençait !...
Le maire accepta tout de même que l’ancien curé soit inhumé à l’endroit prévu, mais refusa que sa pierre tombale soit entourée de lourdes chaînes... comme c’était la mode à l'époque !

La séparation Eglise-Etat fut sans conséquence pour le presbytère, propriété de la commune.
Dans les années 1960, l'abbé SCHMIT, curé de Loisey, se fâche tout rouge, quand on évoque la construction de douches municipales à proximité de son presbytère (ce qui ne se fera pas).
Par contre, il sera très satisfait lorsque la municipalité l'autorisera à monter une salle dans l'aile de dépendance du presbytère. Les matériaux nécessaires proviendont d'un baraquement pour prisonniers de guerre récupéré du côté de Demange aux Eaux.
Pendant le ministère du Père Augustin (en 1969), la toiture, en mauvais état, est remplacée par une couverture métallique à l'épreuve du temps. Elle est également bordée par un large bandeau d'acier qui surprend.
Et c'est le père Charles FRANÇOIS qui, avec le plus long bail (28 ans) clôt la liste des curés résidant au presbytère.

Vendu par la commune au début des années 2000, le presbytère va retrouver une coiffe façon XVIIIe siècle ... Et, d'un seul coup, la mémoire va lui revenir ! (19)

Ayant délaissé le jardin potager du presbytère, les curés de Loisey se reposent dorénavant dans le Jardin en Eden. Sous les ombrages de l'Arbre de Vie ils n'ont plus obligation de lire leur bréviaire.
Leurs domestiques ou gouvernantes les y ont rejoints...
Presque centenaire, Mademoiselle Andrée M... fut la dernière à les rallier.
Et c'est un peu avant son départ que ces souvenirs ont pris forme...

Bernard THOMAS

 

(18) : Nicolas PIERSON : FRANKLIN de son nom de guerre

(19) : Derniers souvenirs revenant à l'esprit :
- La projection de films, dans la chambre à four du temps de l'abbé de NECKERE.
- Le jardin particulièrement bien entretenu par les parents de l'abbé DELACHAUX.

 


 

Liste des prêtres ayant occupé le presbytère de Loisey :

 

Nom - Prénom
Années
MATHIEU Henri
1729-1743
MILLOT Charles
1743-1759
AUBRY François
1759-1760
THIRIOT Pierre
1760-1777
LEMOINE Jean
1777-1791
CASTEL Jean-Baptiste
1791-1793
BAUDOT Louis
1803-1820
LAMPSON Pierre
1820-1834
DAUSSURE Philippe
1835-1856
ANTOINE Louis
1856-1861
FOULOT Rémi
1861-1879
ROUYER Pierre
1879-1899
LECHAUDEL Jean-Baptiste
1899-1907
CABORET Henri
1907-1914
FORTIN Modeste
1915-1937
De NECKERE Maurice
1937-1949
DELACHAUX Etienne
1949-1954
SCHMIT Bernard
1954-1967
WIS (Père AUGUSTIN) Jean
1967-1974
FRANÇOIS Charles
1974-2002

 

SOURCES :
• Archives départementales de la Meuse.
• Archives municipales de Loisey classées E dépot 222
• 15 E 662, L 276, L 363, L 367, L 372, L 393, L 397, L 564, L 584, L 1484, L 1499, L 1506, L 1798, L 1799, L 1800, L 1805, L 215, 19 J 585, 19 J 6302.
• Pouillé de Verdun tome II.

AUTRES SOURCES :
• Recueil des actes administratifs de la Meuse.
• Archives municipales de Loisey
• Archives religieuses de Loisey (en cours de classement).

 

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La maison Varin ( Photo B. Thomas )

 

 

 

 

Le registre des actes de baptême rédigé en 1803 par le nouveau prêtre Louis Baudot, et l'ancien prêtre Jean Gaillet.

 

 

 

 

A proximité de l'ancien presbytère, le ruisseau longe la rue Entre-deux-ponts que l'on aperçoit à droite.

C'est à cet endroit précis, et à cheval sur le ruisseau, que fut envisagé en 1847 le projet de construire une
mairie-école (projet rejeté par le préfet et l'évêque)

 

 

 

 

 

Loisey : La route de Salmagne en 2014.

 

 

 

 

 

 

Le presbytère vu du jardin. (Photo B. Thomas)